Sans remonter aux véritables sources de ce jeu, on retrouve des traces de rencontres féminines en France en 1908 puis en 1924.
Les premières équipes sont fondées en 1965 par des jeunes lycéennes ou universitaires pour la plupart, désireuses de contribuer efficacement à la vaste campagne contre "la faim dans le monde". C'est la première apparition en France d'équipes complètes à XV, entraînées souvent par des joueurs d'équipes masculines. Au fil des ans quelques équipes s'organisent en association Loi 1901 pour pratiquer le rugby.
C'est à la demande de ces clubs que naît en 1970 : l'Association Française de Rugby Féminin(A.F.R.F.) avec des statuts officiellement déclarés en préfecture de Toulouse.
Enfin, trois compétitions officielles rythment désormais la vie de l'équipe de France féminine :
Le nombre de licenciés à la Fédération française (FFR) a largement retrouvé son niveau d'avant la crise du Covid-19, avec une augmentation de 6,76% entre 2019 et 2021, et davantage de femmes. Au 31 décembre 2021, les Français jouant au rugby, hommes et femmes confondus, tant en compétition qu'en loisirs, étaient de 244 043.
Le nombre de jeunes inscrits en école de rugby est, lui, en hausse de 16,90 %. C'est le rugby féminin qui gagne le plus d'adeptes sur la période avec une augmentation de 22,12 %, avec 26 465 licenciées. Et la relève est assurée puisque ce sont dans les catégories des très jeunes filles que les hausses sont les plus importantes, avec + 45 % de pratiquantes en école de rugby chez les catégories U6 à U12.
Chez les hommes, l'augmentation entre 2019 et 2021 est de 5,15 %, avec là aussi de fortes hausses chez les plus petits, mais une décrue chez les catégories U14 à U19. Mais la FFR a noté que cette baisse, d'environ 10%, était également observée par l'ensemble des autres fédérations en France.
Le succès de la licence Baby Rugby
Ces résultats, présentés en comité directeur vendredi matin, « font écho à la politique fédérale mise en place pour le développement du rugby sur notre territoire », selon un communiqué de la Fédération. La FFR a ainsi invoqué notamment « le déploiement de 162 cadres techniques de club en 2018 et 2020 », « l'intégration du rugby dans le milieu scolaire » et le « succès de la licence Baby Rugby », qui a permis d'augmenter de près de 120% le nombre de licenciés dans la catégorie des moins de six ans.
Le rugby féminin fait partie des sports d’équipe qui se développe le plus au monde avec environ 2,4 millions de pratiquantes. Le rugby se féminise et à l’inverse du rugby masculin le nombre de licenciées au sein de la FFR ne cesse de croître.
La communauté féminine prend de plus en plus de place dans le rugby français. Les bons résultats du XV féminin lors des dernières grandes compétitions y sont pour quelque chose. Grâce à un palmarès, mieux fourni que le rugby masculin, au cours des dernières années, le rugby féminin est de plus en plus mis à l’honneur. En 2017, plus de 17000 rugbywomen étaient licenciées en France soit 3 fois plus qu’en 2004.
Le XV féminin fait rêver mais le nombre de licenciées reste encore bien inférieur au nombre de licenciés garçons et son évolution reste encore lente. En 2015, les filles représentaient environ 5% des licenciés chez les 6-18 ans. Ces chiffres attestent d’une belle augmentation du nombre de licenciées féminines chez les jeunes qui continue de croître saison après saison. Le président de la FFR, Bernard Laporte souhaite atteindre les 30.000 licenciées d’ici 2025.
Au niveau national, la professionnalisation du rugby féminin avance pas à pas. La qualification de l’équipe de France à 7 féminine pour les jeux de Rio en 2016 a été un élément déclencheur de l’augmentation du nombre de filles sous contrat. Depuis la rentrée 2017, 23 filles sont désormais sous contrat avec la FFR pour l’équipe de France Seven contre 16 en 2014-2015.
Pour ces filles sous contrat, les salaires ont nettement progressé. Lenaïg Corson expliquait, en août dernier, toucher 2000 euros net par mois de la part de la FFR. Un salaire largement réévalué puisqu’elle touchait, il y a 3 ans environ 1 000 euros par mois.
Du côté des filles du XV, le rugby n’est pas professionnel. Les filles ont souvent un métier en parallèle ou suivent des études. Safi N’Diaye est éducatrice spécialisée, Julie Duval est magasinière, Yanna Rivoalen est professeur d’EPS, Romane Menager est étudiante en licence en STAPS, Gaëlle Hermet (capitaine du XV de France pour le 6 nations 2018) suit des études de psychologie etc.
Le pôle France féminin, constitué des 28 joueuses représentant les espoirs du rugby féminin, n’a pas encore développé de système de contrepartie financière. Pourtant les joueuses passent en moyenne 3 mois (95 jours) sur l’année au centre de Marcoussis.
En 2016-2017, sous la présidence de Pierre Camou (ancien président de la FFR), le budget de l’équipe de France féminine était 6 fois moins important que le budget du XV masculin. Le budget du seven masculin, quant à lui, était deux fois plus important que celui du seven féminin.
Du côté du rugby à XV, certains clubs du TOP 8 offrent des primes de match aux joueuses. C’est le cas, par exemple, du Montpellier HR et du Stade Toulousain. Ce système de contrepartie financière est rare est existe seulement dans les clubs aux plus gros budgets.
Avec un pourcentage de femmes dans les comités de direction de 25%, le rugby français ne fait pas partie des meilleurs élèves. Lors de sa campagne, Bernard LaPorte avait annoncé vouloir impliquer davantage les femmes dans le développement du rugby.
World Rugby, l’organisme international qui gère le rugby à XV et le rugby à sept (ancien IRB), souligne son engagement à promouvoir l’égalité Hommes / Femmes et son ambition d’arriver à un tiers de femmes en son sein dès l’année prochaine.
En France,la part des femmes dans le corps arbitral est bien inférieur à celle des hommes. Toutes fédérations confondues, la part des femmes arbitres est de 26% selon l’Association Française du Corps Arbitral Multisports (AFCAM). La FFR quant à elle, est l’une des fédérations les plus en retard avec seulement 3,7% de femmes arbitres.
La médiatisation du sport féminin est en forte progression ces dernières années. Le football féminin en est un bon exemple. TF1 a fait l’acquisition de l’intégralité des droits de diffusion de l’édition 2019 de la Coupe du monde de football féminin, qui sera organisée en France.
La médiatisation du rugby féminin progresse elle aussi. L’été dernier pendant la coupe du monde 2017, nous avons eu la chance d’assister à la première diffusion d’un match de rugby féminin sur France 2. Ce match a rassemblé en moyenne 2,3 millions de téléspectateurs avec un pic d’audience à 3,1 millions en fin de match. Cette diffusion reste, pour le moment, exceptionnelle puisque le tournoi des 6 nations repassera sur France 4 pour l’édition 2018.
Même si le rugby féminin reste un sport amateur, on observe une croissance du nombre de licenciés et de l’intérêt qui lui est porté. Des efforts ont été faits au niveau de la fédération mais la marge de progression reste encore énorme.
Bernard LaPorte lors de sa campagne avait défendu 5 grands objectifs pour le rugby féminin :